Deuxième Chapitre - UN NOM MYSTERIEUX ET DE NOMBREUSES HYPOTHESES

Si le golf (la "magnifique obsession") est né sur les domaines des Higlands des nobles écossais (St Andrews de Glasgow , son authentique sanctuaire ) , si le tennis ("le roi des jeux , le jeu des rois") est né à la cour des rois de France , le Hockey est probablement celui qui parmi les disciplines sportives modernes , peut se vanter du plus fort caractère de tradition tribale , héritier du jeu qui dans l'antiquité prenait un caractère de vérité et avait ses propres rituels.
Quelque soit son origine réelle (une dispute encore irrésolue) l'"esprit" du hockey est lié indiscutablement à deux éléments : la terre et le baton , avant encore la balle.

L'antique et traditionnel jeu chilien

Si l'éthymologie du terme "Hockey" reste pour tout le monde incertaine , il est au contraire acquis que quelque soit la définition adoptée dans les diverses époques pour identifier ce jeu , cela fait immanquablement référence à la canne. Les racines du Hockey sont donc liées tout d' abord à l outil et à la terre, avant que l intention relativement tardive de doter les joueurs de patins ne transforma profondément la dynamique et la technique du jeu, entraînant le développement de la vitesse d'exécution et de mouvement.

En attendant qu'est-ce que le Hockey ? Dans la onzième édition du "Nouveau Dictionnaire de la langue italienne" , Nicolas Zingarelli le définit : « jeu d' équipe, avec des règles semblables à celles du foot, qui se déroule sur un terrain en herbe, sur une piste de glace ou de ciment et dans lequel les joueurs sont pourvus d' un baton spécial recourbé pour frapper le palet ou la balle et l'envoyer dans les cages adverses .»

Dans un autre dictionnaire d'un pays qui est profondément lié avec cette discipline ("Dicionario Morais de Lingua Portuguesa", édition de 1945), le Hockey est décrit comme : « jeu d'équipe pratiqué sous diverses variantes (sur gazon , sur glace et sur patins à roulettes) et dont l'objectif est d'introduire dans le filet d' une cage, une petite balle en la frappant avec un bout de bois courbé, appellé crosse. »

Pourquoi Hockey ? Gianfranco Capra et Mario Scendrate ("Hockey su pista in Italia e nel Mondo" , Novara , 1984 ) rapportent la thèse de quelques-uns : « Il fut appelé ainsi parce que le baton (canne) avec lequel on joue, est recourbé, en crochet (hoock).» Mais dans "Dizionario dei giochi" de René Alleau (1973) , nous apprenons que « ce fut en France que le Hockey fut appelé ainsi, sous la même forme qu'un jeu appelé crosse, pratiqué déjà à la fin du Moyen-Age et auxquels se donnait aussi le nom de Hoquet .»

La traduction littérale du français ( "sanglot" ) rend embarrassante et improbable toute tentative de décodification mais semble correctement confirmé que le terme Hockey est pas une adaptation de l'anglais.

Frapper une balle avec un baton est déjà une activité affirmée aux débuts de l'histoire. Dans plusieurs soutènements, on retrouve l'existence de bas-relief égyptien qui représente un joueur qui "bat" une sphère avec une grosse massue, mais l'image la plus familière et la plus diffusée est celle d'un autre bas-relief retrouvé à Athènes en 1922 et qui remonte à une époque comprise entre 514 et 449 avant JC : Plusieurs joueurs (chacun pour leur compte ou organisé dans une équipe ?) poursuivent une balle à l'aide d'une crosse.

Un témoignage significatif arrive aussi d'Arabie ou pendant la même période historique se pratiquait (que cela parait dèjà loin) le "Kaura" ,avec des crosses longues et fines et une balle en fibre de palme. Quelques siècles plus tard, les tribus indiennes du Nord de l'Amérique (surtout les Algonchinis) se risquent avec des massues et des boules de bois ou sphères de peau de cerf. C'est le "Bandy", terme qui à l'origine indique un charriot typiquement indien (dictionnaire anglais de Giuseppe Ragazzini, édition Zanichelli) mais qui avec le temps, acquit aussi la signification de "arquet" (bandy-legged, gambe storte), ou bien de "bond", "passage" aussi d'"échange" (de coups dans quelques cas) pour arriver enfin à s'identifier avec une vraie masse de Hockey, sans désigner toutefois le jeu par lui-même. Version accréditée aussi par Paul Cartaxo Abrantes ("Patinagem em patins de Rodas" , 1976).

Juan Diaz Chavez raconte comment il arrivait pendant ce temps en Amérique du Sud. « Au Chili, première étape du conquistador Pedro de Valdivra, en 1541, les aborigènes disputent diverses jeux, parmi lesquels celui du cineca, ou chueca suivant les espagnols. Les indiens auracanos les appellent cependant palitun et les perfectionnent jusqu'au point de le faire devenir le sport national. Le palitun se joue dans un rectangle long de 200 à 500 mètres et large de 30 à 40 mètres et les équipes (cuadrillas) sont composées de 9 à 10 joueurs par coté qui jouent à demi-nue. Au signal de l'arbitre (rannefoe), un joueur venait frapper la balle (déposée dans un cercle au centre du rectangle sur un piédestal en terre) à coup de palitun; commencait alors la rencontre durant laquelle, comme dans le hockey sur roulettes contemporain, il était prohibé de donner des coups intentionnels. L'arbitre avait la faculté d'expulser les joueurs du rectangle.

Une des premières gravures dédiée au hockey

Toutefois, il est consentit de saisir à l'épaule et de retenir un adversaire par les cheveux quand il n'est pas dans l'autre camp pour voler la balle. Le jeu de la chueca se développe, impliquant aussi les femmes et il devient le jeu national au XVII et XVIII siècle. Passé le milieu du 18e, les autorités l'interdirent, avec le prétexte que, puisque il se joue pendant les jours de fêtes, il devient une occasion pour les gens de ne pas assister aux offices religieux et en outre, considérant qu'une partie dans quelques cas peut durer deux ou trois jours, cela diminue l'assiduité de la présence au travail.

Le jeu de la chueca disparaîtra rapidement, destiné à devenir un simple souvenir. »

Il n'est pas difficile, ni incorrect, d'établir une liaison entre le "jeu de la chueca" chilien et le "jogo da choca" très populaire au Portugal aussi pendant les années 30 et 40 du même siècle ("Jogos populares Portugueses", Antonio Cabral - 1985) Silvestre Lacerda ("O hoquei em patins em Portugal, 1991) explique que « le nom donné à ce jeu dans différentes parties de notre pays n'est pas toujours le même. Ainsi à titre d'exemple nous rapportons une liste : choca , chicara , nicha , boiada , porca , roca , chona , porca russa , porquinha , lobella , pau-na-cova , chincaramona et serramuda ».

Tradition locale ou se greffe la grande passion portugaise pour ce sport.

Encore autrefois Abrantes le mentionne : « manier une crosse avec dextérité est un don de n'importe quel bon portugais .»

Le tout, indépendamment de l'utilisation des patins qui sont au contraire patrimoine des pionniers sportifs du nord de l'Europe, à partir de plaques appliquées aux souliers pour glisser sur la superficie glacée des fleuves et lacs, jusqu'aux premières roues en métal qui marque irrémédiablement les pistes des nombreux Rinks en parquet des plus belles capitales du vieux continent à partir du 19 ème siècle.

Troisième Chapitre - PIONNIERS SUR LES PATINS - INTUITIONS ET INCIDENTS